Poterie : donnez forme à vos idées !

Au sein du Laü, la poterie figure parmi les plus anciennes des activités. Une pérennité qui fait de la poterie « une vitrine » du projet socio-culturel de notre structure, où se reflètent, par bien des aspects, les valeurs que nous cultivons et autour desquelles adhérents et responsables d’activité se rassemblent. Forte d’une centaine d’adhérents (dont 7 bénévoles), répartis en différents groupes, cet atelier est un lieu de créativité et de partage où chacun apprend à son rythme sans aucune dimension de compétition. Échange de savoirs entre participants, rencontre et convivialité, plaisir de créer en suivant ses envies et d’apprendre ensemble sont les maîtres mots dans l’atelier de poterie, où débutants et « confirmés » se côtoient et s’entraident dans une atmosphère décontractée, parfumée de senteurs de thé, café et gâteaux que l’on y partage régulièrement.

Autrefois adhérente, Danielle REGNIER est depuis une douzaine d’années responsable de l’activité au sein d’une équipe de 7 bénévoles. Transmission, créativité, découverte et épanouissement personnel, c’est le sourire aux lèvres que Danielle nous confie tout ce que lui apporte cette activité et qui la « nourrit » depuis qu’elle en poussa la porte d’entrée.

« A la base, j’étais une adhérente de l’activité bonzaï. Face au prix des pots dont on avait besoin –ils étaient très chers- j’ai voulu les fabriquer moi-même, c’est comme ça que je me suis retrouvée à apprendre la poterie » raconte Danielle, amusée. Derrière cette anecdote, c’est une des volontés du Laü que l’on retrouve : créer des passerelles entre les activités, et inciter à la découverte. D’ailleurs et pour la petite histoire, c’est autour de l’idée de village qu’ont été bâtis les locaux du Laü, avec cette volonté de créer des espaces communs de passage et de rencontre, mais ce sera l’objet d’un prochain article. Toujours est-il qu’ils sont quelques-uns parmi les adhérents de la poterie à pratiquer une autre activité au Laü, comme la reliure, l’encadrement, la sculpture ou les loisirs créatifs.

« Je suis une manuelle, j’ai donc très vite accroché avec la poterie.  Personnellement, j’aime beaucoup le contact avec la terre, la sentir et la modeler de mes mains. J’utilise très peu les outils, ou alors des ustensiles du quotidien comme un couteau, cela suffit pour la plupart des réalisations. Avec les mains, on sent la terre, les outils viennent parfaire la création, l’affiner ou lui donner des détails mais c’est d’abord les mains qui donnent forme et c’est par cela qu’il faut commencer, d’ailleurs même le tour de potier électrique passe par les mains. »

Il n’y a pas de cours à proprement parler pendant les créneaux de poterie, ce qui ne veut pas dire qu’on ne transmet pas un savoir, mais comme le dit le proverbe, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », comme le rappelle Danielle. « J’ai moi-même appris sur le tas, en essayant, en me trompant. Fabriquer une pièce c’est aller au bout de quelque chose, c’est accoucher d’une idée, d’une envie en lui donnant forme. C’est un plaisir qui se cultive, et la base du progrès. En tant que responsable d’activité on vient me demander conseil, à moi ou aux autres bénévoles, et c’est par ce biais que l’on va transmettre les savoirs, affiner les techniques, comprendre les possibilités, en les adaptant à ce que la personne essaie de faire. Cela ne passe donc pas par un professeur attitré et un cours structuré que chacun suit. On part d’abord des projets de chacun, qui ne sont pas les mêmes, selon le niveau de praticité mais surtout selon les envies. C’est la magie de la poterie, donner forme à nos idées et il ne faut surtout pas brider cela.

Bien sûr, il y a des savoirs à s’approprier et des techniques à découvrir et affiner, travail à la plaque, tour de potiers (tournage- travail au tour), sculpture-modelage, travail au colombin, au four, cabine d’émaillage et travail des émaux (ce qui sert à émailler), mais tout cela va s’apprendre au rythme de chacun et surtout, au cours d’un projet personnel. On n’est un peu plus cadrant avec les enfants, mais la logique est la même au final. On va travailler sur des thèmes donnés, qui suivent les évènements de l’année, comme Noël ou autre. Récemment où nous avons fabriqué des masques pour le carnaval. Là encore on part de ce qu’ils imaginent. Les enfants redoublent d’inventivité, d’idées en tout genre, je n’arrête pas d’être surprise par leur réalisations, leur conception, leur façon de faire même qui est parfois très ingénieuse.

Le résultat c’est qu’on apprend en faisant quelque chose qui, de base, nous plaît et chacun entretient un rapport affectif avec sa création, on ne suit pas une consigne, on donne forme à un petit bout de soi. Personne ne se retrouve en compétition, à qui parviendra le mieux à réaliser un exercice demandé, bien au contraire, on va s’appuyer sur les autres, leurs conseils mais aussi leurs idées qui vont nourrir les nôtres pour réaliser ce qui nous plaît. Cela incite à aller vers l’autre et crée une atmosphère détendue, de plaisir. J’ai vu des enfants timides s’ouvrir aux autres tout au long de l’année, des publics avec des handicaps réellement s’épanouir, ou des personnes peu sûres d’elle prendre plus confiance et goûter au plaisir simple d’aller vers l’autre tout simplement.

Au-delà d’un savoir-faire, du plaisir de créer et surtout de partager ces moments avec les autres, il y a quelque chose qui vous tire vers le haut avec ces activités, qui vous épanouit. C’est cela le véritable trésor qu’on cultive ici. Personnellement, je suis comblée quand je vois les progrès que font certains pour aller vers l’autre. Je ne parle pas de technique de poterie, mais d’ouverture et de confiance en soi. Cela prend parfois du temps, mais on a des retours très positifs de la part de parents ou même d’adultes qui en témoignent et on le voit tout simplement. Et ça, c’est humainement très gratifiant et ça vaut tout l’or du monde ! »

Vous l’aurez compris, que vous soyez passionné ou simplement curieux, débutant ou expert de cet art créatif, vous trouverez au sein de cet atelier tout ce qu’il faut pour nourrir votre imaginaire, perfectionner votre technique et approfondir votre savoir-faire, il ne tient qu’à vous de franchir la porte de l’atelier et enrichir ces rencontres de votre présence.

 

Retrouvez Danielle « la main à la pâte » dans cette vidéo