PILATES : inspirer son bien-être, expirer ses douleurs
Actualité publiée
le 08 octobre 2019
A la croisée du yoga, de la danse et la gymnastique, le Pilates est une discipline accessible à tous dont les bienfaits tant physiques que psychiques ne sont plus à prouver. Stéphane COUGOULAT, qui l’enseigne au Laü, nous explique les dynamiques et principes sur lesquels repose cette méthode de renforcement de la musculature profonde, une gymnastique que l’on pourrait qualifier de laborieuse mais aussi douce, où l’on apprend à conscientiser son corps et prendre le contrôle de ses efforts de façon à proscrire douleur ou blessure.
Un peu d’Histoire…
C’est lors d’un séjour en prison au titre d’ « étranger ennemi », pendant la première guerre mondiale que Joseph Humbertus PILATES, allemand résidant aux Royaume Uni, invente la « Contrology », une discipline sportive d’approche holistique (c’est-à-dire fondée sur le rapport entre le corps et l’esprit), qui sera par la suite rebaptisée Pilates, en référence directe au nom de son créateur. Alors cantonné à l’espace réduit de sa cellule et ne disposant pas d’autres instruments de musculation que les ressorts de son lit dont il détourne l’usage, Joseph Pilate, sportif déjà accompli (plongeur, gymnaste et passionné de yoga et d’arts martiaux), pense les concepts fondateurs de ce qui deviendra le Pilates. Partant du constat que bien des maux physiques qui touchent ses contemporains proviennent de mauvaises postures et hygiène de vie induit par la vie « moderne », il s’engage déjà dans une approche holistique du sport, où travail sur le corps et l’esprit sont indissociables, qui serait à la fois complète et très accessible et qui renforcerait durablement la santé physique et mentale de ses pratiquants. Souffrant lui-même de rachitisme d’asthme, et de rhumatisme articulaire au cours de son enfance, il parvint à devenir un athlète accompli par la conscientisation de son corps et le contrôle des muscles qu’il sollicitait de façon précise, avec un effort précisément jaugé de façon à influer le plus efficacement possible sur la guérison de ses maux existants, et la prévention d’autres susceptibles de l’atteindre. Ses premiers élèves furent ses compatriotes en prison, sur lesquels il exerça la mise en pratique de ces théories avec beaucoup de succès. Ainsi, l’un des plus grands avantages qu’offre cette discipline reste sa facilité d’accès, n’exigeant aucun prérequis de niveau.
« Ici, il est interdit de se blesser et la douleur, elle reste au vestiaire ! »
Âgés de 30 à 77 ans, les élèves de Stéphane ont des capacités et des parcours très différents. Si trois niveaux sont proposés aux inscrits, en fonction de leur connaissance du Pilates, par souci de practicité, « il y a en réalité autant de niveaux que d’individus dans ce sport, explique Stéphane. Et cela s’explique simplement, lorsqu’on comprend l’une des finalités méthodologiques de cette discipline, qui repose sur la connaissance de son propre corps, la conscientisation de nos muscles, et l’adaptation de l’effort sollicité dont on gère soi-même l’intensité. Bien que la théorie et l’approche soient communes, l’appropriation des exercices par chacun les rendent uniques, c’est d’ailleurs là que réside l’accessibilité et l’efficacité de cette méthode.
Lorsqu’un nouvel élève se présente, je commence par lui demander s’il souffre de pathologies particulières de façon à lui proposer des exercices adaptés à son profil physiologique et sportif. Il s’agit avant tout de se préserver, la douleur est un interdit, elle reste au vestiaire.
On travaille sur toutes les chaînes musculaires, que l’on va renforcer en profondeur, à raison d’une par séance la plupart du temps. L’important repose sur la respiration et le placement du corps. Contrairement au yoga qui repose sur une respiration abdominale, c’est ici une respiration thoracique et surtout continue que l’on suit : il faut garder le ventre plat. Il s’agit ici de s’appliquer dans la réalisation des mouvements exercices. C’est tout sauf une course, mieux vaut enchaîner dix mouvements appliqués que cent réalisés approximativement. Car encore une fois la finalité reste la conscientisation de nos muscles et le travail sur le maintien et la posture, qui continue à porter ses fruits bien au-delà de la séance. On enchaîne ainsi les mouvements à travers cette respiration spécifique et on travaille les muscles en profondeur, notamment sur le plancher pelvien et les muscles transverses.
Le Pilates est une méthode très verrouillée dans le sens méthodologique du terme. Il faut s’appliquer dans la réalisation des enchaînements, ce qui implique un grand soin à l’observation de la tenue et de la posture, avec l’alignement du corps avec le bassin, que l’on doit maintenir en position neutre. Cela passe par un travail en amont sur le placement du corps et surtout des appuis. On n’entame pas un mouvement sans être correctement placé, c’est primordial ! Les points d’attention doivent se focaliser sur la tenue du bassin et l’alignement des cervicales. J’essaie de donner des images parlantes aux élèves, en plus de la démonstration et de l’accompagnement dans le mouvement, de façon à ce qu’ils comprennent la clef de l’exercice.
Cela requiert donc de la concentration et de l’application dans la réalisation. Réaliser les mouvements avec lenteur et selon l’intensité qu’on leur donne, permet de travailler les muscles et tendons en profondeur (différents des muscles apparents, culturistes, passez votre chemin !), ce qui passe aussi par leur bonne oxygénation, d’où l’importance de la respiration continue. Renforcer ainsi les muscles profonds permet d’améliorer sensiblement la qualité de la fibre musculaire. »
Enseignant depuis 20 ans le Pilates, Stéphane est un sportif accomplis dans de nombreuses disciplines, à l’image de Joseph PILATES. Pratiquant de gym/stretching mais aussi de taekwondo, il est aussi diplômé d’Etat en sports de pleine nature (kayak, canyoning etc…), un cursus qui se donne à voir lorsqu’il vous parle avec passion de la physiologie et de l’approche holistique du sport, qui s’apparentent largement à une philosophie de vie, C’est d’abord le bien-être que Stéphane recherche et qu’il enseigne dans ses différents cours. Il marie d’ailleurs ces disciplines à l’occasion de « séjours bien-être Pilates-randonnées » par exemple. « Le bien-être s’apprend et passe par un rapport à son corps et à l’environnement, la nature. Cela me passionne de transmettre ce goût, d’autant plus lorsqu’il devient partagé et que les élèves améliorent sensiblement leur qualité de vie et avec plaisir. On ne soupçonne pas la mesure des bienfaits que tout un chacun est en mesure de s’apporter à soi-même, et c’est un réel plaisir que de partager ce savoir-faire et savoir être avec les autres. »
Si d’aventure vous étiez intéressé par l’altruisme sportif de Stéphane, venez assister à un cours d’essai, mais attention, vous pourriez ouvrir la porte du bien-être, et c’est une porte difficile à refermer par la suite.