« SPORT ET PARTAGE, C PAU CIBLE » l’association qui vise juste.
Actualité publiée
le 01 février 2022
« L’accompagnement humain est à la personne handicapée mentale ce que le fauteuil roulant est à la personne handicapée physique. » Avec cette maxime visible en tête de leur site internet, l’association « Sport et Partage, C Pau Cible » donne à voir le cœur de son action, sa philosophie mais aussi ses objectifs : travailler, via la pratique de sports et de loisirs, sur l’inclusion, l’autonomie, l’épanouissement individuel, social et citoyen des personnes en situation de handicap mental ou de souffrances psychiques, en misant avant tout sur l’humain, la relation et l’enrichissement interpersonnel.
Au départ rattachée aux chamois pyrénéens, l’association sport et Partage a vu le jour en 2016. Une création impulsée par le comité de sport adapté (l’équivalent d’handisport, mais s’adressant aux personnes en situation de handicap mental et non physique) pour répondre à la disparition de la branche « loisirs » jusque-là proposée par les Chamois en parallèle de leurs « séjours ». C’est ainsi un panel d’activités variées, axées sur la qualité de l’encadrement et le plaisir de la pratique qui est proposé aux adhérents.
Etre accessible à tous (et toutes !)
« Ne laisser personne sur la touche » c’est ainsi que l’on pourrait résumer la philosophie de « Sport et Partage », ainsi qu’en atteste Sandra DEVILLEBICHOT la présidente de l’association. « Nous travaillons sur l’accessibilité à tous les niveaux, qu’il s’agisse des transports, des compétences requises, de notre politique tarifaire ou encore de nos publics.
Grâce aux subventions publiques comme le soutien de la ville de Pau, nous avons pu mettre en œuvre une politique tarifaire adaptée aux moyens de nos adhérents, qui restent malheureusement très limités, un point essentiel pour nous et une première façon de répondre à nos objectifs ».
C’est aussi sur le choix du lieu que se donne à voir cette volonté d’accessibilité. Au départ basé au stade du hameau, Sport et Partage a récemment investi les murs du LAÜ, une migration tout à fait réfléchie : « le choix de la M.J.C. comme nouvelle structure d’accueil n’est en rien le fruit du hasard. Tout d’abord, le lieu est très accessible car bien desservi par les transports en commun, disposant de plusieurs parkings sur ses côtés, et facilement repérable notamment par sa proximité avec le centre commercial ou le cinéma. De plus, la M.J.C. est un lieu traversé par des axes de passages, ce qui multiplie ses points d’accès et permet d’y entrer facilement, un aspect pratique bienvenu. Bien que très bien équipé pour la pratique des sports, le stade du Hameau reste assez excentré mais surtout dépourvu de mixité et donc d’opportunité de socialisation. A l’inverse, LE LAÜ semble construit à l’image d’un petit village, traversé par sa voie centrale, avec des portes qui donnent sur sa place ou son square où se croisent et se rencontrent les publics des différentes activités, de tous les âges, avec différents centre d’intérêt. Une véritable richesse humaine. L’inclusion est notre principal vecteur d’action et cela passe par le fait de pratiquer au milieu et de la même façon que les autres publics. En basant nos activités à la M.J.C. nous parvenons à répondre pleinement aux objectifs de cette démarche inclusive.
Jusqu’alors focalisées sur la pratique de sports collectifs, adaptés à leurs public et ses spécificités, les propositions ont vu leur panel élargi il y 3 ans avec l’ajout de disciplines diverses, telles que la gym douce, la marche nordique, les randonnées, l’apprentissage de la nage ainsi que d’autres activités socio culturelles de façon à toucher spécifiquement un public féminin. « Nous nous sommes rendus compte que malgré leur succès, les inscriptions étant chaque années complètes, nos activités dédiées au sport collectif étaient majoritairement investies par un public masculin. Raison pour laquelle nous avons mis sur pied ces autres propositions, ce qui a très bien marché ! »
Relation humaine, inclusion et qualité d’encadrement
« Nous voyons aussi ces activités telles que la randonnée ou marche nordique qui peuvent être investies par nos adhérents et adhérentes de façon ponctuelle, comme une porte d’entrée vers une pratique plus régulière du sport. Nous sommes malheureusement victimes de notre succès, il n’y a plus de places au sein de nos activités régulières, mais nous pensons élargir encore nos propositions dans le futur, de façon à répondre aux nombreuses sollicitations que nous recevons. L’avantage des activités ouvertes telles que la marche nordique, est de pouvoir accueillir un grand nombre de pratiquant sans toutefois perdre en qualité d’encadrement, à l’inverse de la gym douce, volontairement réduite à des groupes de 10. »
Si Sport et Partage pense déjà aux prochaines activités qui pourraient être créées, cela peut se faire au détriment de la qualité de l’encadrement. Ce dernier est généralement assuré par des binômes, composé d’une professionnelle de la discipline et d’un bénévole accompagnant. « C’est une formule qui marche bien, constate Sandra, en rassurant le professeur et en lui permettant d’enseigner sereinement, ce qui lui offre également de tirer toute la richesse de cette expérience humaine. Un aspect auquel nous veillons particulièrement, car le travail sur le relationnel ne peut être pensé de façon unilatérale. »
Une philosophie de l’épanouissement par le collectif qui se donne également à voir par les passerelles créées avec les services médicaux sociaux palois. « Nous sommes aujourd’hui repéré et surtout reconnus en tant que partenaire par le réseau institutionnel et associatif du secteur, ce qui nous confère une légitimité d’action et renforce nos liens avec les actions de ces partenaires. »
« Sport et Partage, C Pau cible » est affilié à la fédération de sports adaptés. « A l’inverse d’Handi Sport, dont la plupart a entendu parler, notamment avec les jeux paralympiques, notre fédération reste aujourd’hui méconnue du grand public, déplore Sandra, alors même que de nombreuses compétitions sont régulièrement organisées. Ces rencontres sont très enrichissantes pour les participants, notamment au sein des sports collectifs. Cela crée une émulation très saine et donne à voir les valeurs et vertus profondément universelle du sport. Nos équipes de basket et foot en salle sont très soudées et font preuve d’un esprit d’équipe extrêmement solide, comme en témoignent leurs coachs. Partir pour une compétition constitue une véritable aventure pour nos adhérents, qui leur font vivre une expérience intense, que ce soit sur le plan physique, émotionnel ou social, car elle se vit collectivement. C’est aussi une manière pour eux de rompre un quotidien très encadré, normé, où tout est prévu à l’avance.
Au-delà du plaisir de la pratique, l’un des axes de notre action repose sur la liberté de choix et la réalisation personnelle de nos adhérents. A l’inverse d’autres sorties prévues et encadrées par leurs équipes encadrantes, nos activités ont pour premier avantage d’être choisies par leur pratiquants, ce qui est fondamental et qui renforce le sentiment d’autonomie. Les gens qui sont là l’ont choisi, que ce soit pour les activités sportives ou les sorties complémentaires, comme les dimanches après-midi en discothèque. Notre partenaire privatise l’endroit, ce qui offre un cadre serein et rassurant, propice à la détente et la socialisation. Cette initiative illustre bien comment ces enjeux se travaillent à différents niveaux. Cela passe aussi par la M.J.C. et sa mixité sociale, la cohésion des groupes sportifs au-delà du cadre de l’activité, beaucoup d’entre eux forgent des amitiés et se rencontrent dans d’autres cadres. C’est aussi une première marche vers la citoyenneté, un thème qui nous tient également à cœur, comme le montre la constitution de notre conseil d’administration, qui accueillent aujourd’hui deux membres actifs en situation de handicap mental.
Des bienfaits éprouvés et sous-estimés.
« Le sport adapté, je suis tombé dans la marmite quand j’étais petite si je puis dire » plaisante Sandra. Mère de deux enfants en situation de handicap, elle a pu constater à quel points cette pratique est vertueuse pour son public. « Les bienfaits du sport sont connus de tous, mais c’est encore plus visible pour le sport adapté. J’ai vu mes enfants réaliser des progrès spectaculaires, en peu de temps. Que ce soit sur le plan de l’estime ou de la valorisation personnelle, de l’autonomie, du bien-être général, ces pratiques et ce cadre transforme littéralement ceux qui s’y adonnent, pour le plaisir de tous. »