DÉCOUVREZ L’ART DES CLAQUETTES, UNE NOUVELLE ACTIVITÉ AU LAÜ !
Actualité publiée
le 27 septembre 2023
A la croisée de la danse, la musique mais aussi du sport, les claquettes, ou « tap dance » pour les anglophones est l’une des rares disciplines possédant le double statut de « musique dansée ». S’il trouve ses plus vielles occurrences en Irlande, à travers le « Sean nós », un style de danse encore pratiqué aujourd’hui consistant à frapper du pied sur un tronc d’arbre (à la base, pour communiquer d’une vallée à l’autre), c’est aux Etats-Unis et plus précisément dans les quartiers pauvres du Manhattan au XIXème siècle qu’est né l’art du tap dance tel qu’on le connaît aujourd’hui…
Alors peuplés de différentes populations d’immigrés (irlandais, juifs, italiens etc…) et des populations noires descendantes d’esclaves, les logements insalubres de ces quartiers abritaient de nombreux sous-sols humides où se tenaient des compétitions de danses… c’est dans le cadre de ces rencontres que se confrontèrent, s’influencèrent pour finalement se mélanger les différentes techniques, mouvements et rythmiques de ses populations, dans un entrelacement culturel aussi créatif que bouillonnant. Au cœur de cette effervescence chorégraphique et musicale, le shuffle africain et la gigue irlandaise finirent par fusionner pour donner naissance aux claquettes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Mais c’est surtout à travers le jazz des années 20 et, plus tard, le cinéma de Fred ASTAIRE, que sont nées et se sont diffusées à travers le monde les représentations de cet art qui fait aujourd’hui partie des disciplines officielles de la Fédération internationale de danse. Aujourd’hui connues et pratiquées dans le monde entier, les claquettes restent malheureusement assez discrètes dans notre région où les cours sont quasi inexistants. Que les curieux, nostalgiques ou désireux de découvrir cette discipline aux nombreuses facettes se réjouissent : elle rejoint cette année les nombreuses activités proposées par la M.J.C. du Laü.
Découvrir une passion sur un malentendu
« Pour tout vous dire, c’est presque par hasard que j’ai découvert les claquettes, en 96, confie Valérie ARBUS, professeure de cette pratique à la M.J.C. : habitante alors à Montpellier, je cherchais auprès d’une structure associative voisine un cours de danse pour mes loisirs de l’année. Les cours étant déjà pleins, je me suis rabattue sur la seule option disponible, les claquettes, assez curieuse finalement de découvrir cette discipline. Un choix aussi heureux qu’inattendu, puisque j’en suis littéralement tombée amoureuse ! J’ai pratiqué cette discipline durant de nombreuses années. Il faut dire que Montpellier constitue un véritable « pôle » européen de la discipline tant cette dernière y est développée. On nous proposait de nombreux stages (jusqu’à comme New York !) ou encore de participer à des concours internationaux à Paris…. Si bien que je pensais la discipline pratiquée un peu partout en France, ce qui est loin d’être le cas, comme je l’ai compris en déménageant dans le Gers où la discipline n’est tout simplement pas proposée. Dès lors si je voulais poursuivre la pratique des claquettes, il me fallait obligatoirement créer un cours, ce que j’ai fait en 2013. J’ai commencé par proposer des initiations, de façon informelle, à mes collègues de lycée (Valérie est professeure en lycée professionnel), avant de basculer complètement dans l’enseignement de cet art qui me passionne. »
Les claquettes, une discipline aussi singulière que riche
« Les claquettes ont ceci de particulier qu’elles constituent un instrument rythmique à part entière. On ne se contente pas de suivre un rythme musical, on participe à l’orchestre, on joue d’un instrument. Comme toute pratique instrumentale, cela implique donc de travailler, répéter et progresser pour perfectionner sa maîtrise et maîtriser ses possibilités. Tous mes cours laissent d’ailleurs une part à l’improvisation, ce qui permet de comprendre et d’appréhender cette dimension orchestrale en « vivant » la musique, notamment la dimension rythmique, en la ressentant dans son corps et en y répondant du bout de ses pieds dans une démarche de libre création. »
Au-delà de cette double appartenance à la danse et la création musicale, c’est aussi sur la dimension sportive du « tap dance » qu’insiste Valérie lorsqu’elle dresse les principales vertus de cette discipline :
« Je n’ai rien contre la danse, mais j’avoue que personnellement, elle ne suffisait pas à combler mon besoin de dépense physique, à l’inverse des claquettes dont la pratique peut se révéler très intense : on puise profondément dans nos ressources physiques, ce qui est très bénéfique pour la santé et le cardio, sans pour autant se faire mal, c’est extrêmement sain. De même, le tap dance demande une grande concentration et oblige à travailler son équilibre ce qui se révèle aussi stimulant que bon pour la santé ». Autant d’aspects qui, comme nous le rappelle Valérie, « contribuent fortement au bien-être général, physique et mental, de ceux qui pratiquent les claquettes. D’ailleurs les élèves en ressentent très vite les bénéfices et en témoignent souvent ». Raison pour laquelle on peut lire, dans le descriptif de son atelier au sein de notre livret d’activité de la M.J.C. : « cours de claquettes centrés sur la santé et le bien-être. ». Parallèlement à mon métier de professeur en lycée professionnel, je suis aussi naturopathe. Cette dimension thérapeutique est essentielle à souligner, car ce n’est pas forcément la première chose à laquelle on pense lorsqu’on évoque claquettes. »
Les claquettes pour tous !
« En tant que professeur de métier en lycée professionnel, j’étais déjà très familiarisée avec la pédagogie et la transmission, ce qui m’a bien-sûr aidée dans la construction de mes cours et ateliers. Les élèves des lycées pros manquent souvent de confiance en eux. Découvrir, pratiquer et progresser au sein d’une activité aussi accessible qu’exigeante, comme les claquettes, constitue un excellent moyen de rétablir cette confiance en soi, ce dont je suis régulièrement témoin dans le cadre de mes cours.
Mes ateliers sont construits de telle façon qu’ils posent à chaque fois un objectif de séance à atteindre. Cela peut prendre la forme d’une difficulté à surmonter, un mouvement à dérouler ou une rythmique à maîtriser. On atteint ensemble, en groupe cet objectif, de façon que personne ne soit laissé de côté. Il existe bien sûr des différences de niveaux, mais il n’y a pas d’esprit de compétition, au contraire, je fais en sorte de valoriser les progrès de chacun. »
Deux types de cours sont proposés à la M.J.C. par Valérie : les cours classiques dédiés aux débutants et aux deuxièmes années et plus et les cours de « claquettes douces », s’adressant aux personnes potentiellement rebutées par la sollicitation physique exigée par la discipline.
Si les claquettes offrent une pratique accessible à tous, elle n’en reste pas moins exigeante : les rythmes peuvent être très rapides, intenses et très prenants. Un aspect qui, avec la peur de la chute, peut mettre sur la touche les plus âgés des participants, des personnes en situation de handicap ou tout simplement ceux qui préfèrent y aller plus doucement. C’est dans cette perspective que j’ai créé les cours de « claquettes douces », de façon à proposer un moyen de découvrir la discipline adaptée à ce public.
Mes séances de claquettes douces reposent sur la même structure que les cours classiques, seules les musiques changent, pour offrir des tempos plus lents et donc accessibles. Il s’agit ainsi de retirer la difficulté des ateliers classiques sans dénaturer la pratique. La peur de la chute constitue un frein psychologique qui demande un accompagnement pour être dépassé. C’est là mon rôle. A la différence des cours classiques, dont chaque séance présente un objectif à atteindre telle qu’une difficulté à dépasser ou un nouveau mouvement à maîtriser, les cours de claquettes douces s’adaptent avant tout au rythme de leur participants et se concentrent sur le plaisir de la pratique et de l’apprentissage accompagné, sans objectifs de séance à dépasser, seulement une pratique continue, sérieuse et… « douce » de l’art des claquettes.