ENCRE ET LUMIÈRE, LA CRÉATIVITÉ PAR TOUS POUR TOUS

Créée en 2005 par Catherine STEFFANN et Jeanine CHOLLET, l’association Encre et Lumière avait pour objet la préparation d’ateliers de créativité inspirés du travail d’Arno STERN, un chercheur et pédagogue franco-suisse, célèbre pour ses études autour du concept de formulation et ses approches originales pour libérer la créativité des enfants et la mettre en valeur. C’est ce dernier aspect pédagogique qui passionne Catherine et dont elle s’est inspiré dans la construction de ses ateliers, ainsi qu’elle en formule l’idée sur son site internet :

« Encre & Lumière souhaite prendre part à la vie culturelle locale en permettant, à n’importe quel âge, de découvrir et d’exprimer sa créativité pour se mieux connaître et prendre cette part de plaisir qui donne confiance en soi, ce sentiment essentiel mis à rude épreuve et pourtant si nécessaire à la structuration d’un être humain dans un environnement qui se durcit et laisse de côté les plus fragiles, en encourageant plutôt l’authenticité dans l’expression, en offrant un temps de création pour chacun, en encourageant l’expression de soi parmi les autres ».

Catherine a suivi une formation d’animatrice d’ateliers d’expression à visée créatrice et thérapeutique au sein de l’A.D.A.E.C de Bordeaux avec plusieurs modules : peinture, collages, modelage, danse, voix et atelier d’écriture. Elle avait également poursuivi auparavant une formation en Angleterre, dédiée aux arts plastiques et à l’écriture poétique en langue anglaise. Elle s’intéresse notamment à l’art brut (terme par lequel le peintre Jean Dubuffet désigne les productions de personnes exemptes de culture artistique ), en cultivant l’idée que la création artistique et la mise en forme ou expression de notre sensibilité sont non seulement un besoin essentiel, tout comme celui de manger ou boire, mais surtout un des principaux vecteurs au travers duquel nous nous accomplissons, épanouissons, et cultivons ce que l’humanité a de plus précieux a affirmer. En témoigne le plaisir éprouvé par tout un chacun dans le processus créatif, dès lors que l’on y appose un cadre propice et rassurant.

Au sein du Laü, ce sont aujourd’hui exclusivement les ateliers d’écriture qui sont proposés par Encre et Lumière. Bien qu’ils passent avant tout par la rédaction, ces derniers ne sont pas des ateliers littéraires à proprement parler. « L’écrit est le média d’expression utilisé ici, précise Catherine, mais c’est bien la démarche de création que l’on y travaille. A partir d’une chanson, musique, peinture, pièce de théâtre, ou d’un extrait littéraire par exemple, je propose au groupe une thématique qui sert de point de départ aux échanges, réflexions et témoignages des participants. Bien que singulière et personnelle, l’émotion ressentie par chacun entre alors en résonance avec celle des autres, ce qui ne veut pas dire que toutes les sensibilités fusionnent. Simplement, c’est par rapport à ce ressenti collectif que chaque participant libère ses propres mots sous forme de création écrite. »

« Au sein d’une chorale, chacun travaille ses vocalises de son côté, pour ensuite entrer en harmonie avec les voix des autres, explique Georges STEFFAN le mari de Catherine. Participant lui aussi à quelque uns de ces ateliers, il me témoigne du plaisir créatif qu’on y cultive. C’est un peu le même principe ici, on sculpte le singulier à partir du pluriel : la production écrite de chacun est réalisée à travers sa sensibilité propre, avec toute sa singularité, mais elle peut faire écho aux productions des autres ou au contraire s’en émanciper. » Nulle compétition ici mais plutôt le sentiment d’être relié aux autres dans ce moment de création.

« Il ne s’agit pas de mettre une personne en difficulté devant le groupe. Bien au contraire, notre pédagogie part du plaisir, celui de créer bien entendu, de découvrir les productions des autres et de partager la sienne avec un public attentif. Évidemment il n’est pas obligatoire de lire son texte devant le groupe, mais c’est souvent une envie qui touche même les plus timides, car le cadre de l’atelier est rassurant, on y perçoit une sincère bienveillance et curiosité envers la sensibilité des autres. En outre, j’adapte ma pédagogie et la préparation de mes ateliers au public présent (âge, goûts artistiques, aspiration créatrices etc.) ».   

Un des derniers ateliers au Laü proposait aux participants d’apporter un objet personnel, doté d’une charge affective importante pour lui. Après avoir partagé son histoire ou témoigné de l’émotion qu’il suscitait, on découvrait les objets des autres et ce qu’ils représentaient pour leur propriétaire. Une intimité partagée, très propice à l’inspiration.

Ce ne sont pas les productions en soi qui nous intéressent précise Catherine, bien qu’elles soient très précieuses, mais plutôt la démarche à travers laquelle les participants les produisent, les mettent en mots.

Les textes écrits sont ensuite recueillis par mails (avec l’accord de leurs auteurs évidemment) et mis en page par Catherine, afin de les exposer ultérieurement, les lire en public, ou d’en faire un recueil. Le dernier en date a été réalisé en 2017. Intitulé « Mots éclos », il donnait à lire ces textes illustrés par les dessins de Philippe ABADIE, un participant des ateliers de peinture (aujourd’hui arrêtés au Laü, faute de temps pour Catherine).

Ouverts à toutes et à tous, les ateliers d’écriture d’Encre et lumière ont lieu tous les 15 jours au Laü. Si d’aventure, vous vous sentiez d’humeur créative, il faut suffit d’en pousser le pas de porte ! Nous avons tous une sensibilité artistique, il ne tient qu’à vous de la laisser s’exprimer.