ATELIERS JEUNES : premier pas vers le monde du travail et la citoyenneté
Actualité publiée
le 02 novembre 2018
Ils ont entre 14 et 18 ans et sont nombreux chaque année à s’engager dans un « atelier jeune ». Durant une semaine répartie sur 5 demies journées de 4h et en échange d’une bourse de 90 euros financée par le GIP-DSU et la C.A.F. (tarif codifié à partir de la rémunération d’apprentissage), les adolescents s’engagent sur un « chantier » citoyen, dont la réalisation remplit plusieurs objectifs.
« La première motivation des jeunes qui réalisent un atelier avec nous est souvent l’argent, d’autant plus pour ceux dont les familles ne sont pas aisées, mais cela ne veut pas dire pour autant que c’est le seul objectif de ce dispositif, explique Mélanie, animatrice au sein du foyer des adolescents au Laü. Les « chantiers » proposés sont de formes diverses : entretien des espaces verts avoisinant notre M.J.C. et les quartiers où résident les jeunes, rénovation du foyer ou de ses équipements, initiative citoyenne (nettoyage des abords du Gave, préparation de la fête des lumières, montage d’exposition sur la parité hommes-femmes etc…) les exemples ne manquent pas. Ce qui importe, c’est avant tout que le jeune puisse se reconnaître dans son travail et que son travail soit reconnu par le public voisin, que ce soit valorisant.
On dit des ateliers jeunes qu’ils offrent un premier aperçu du monde du travail aux ados, et c’est vrai. On exige du jeune qu’il comprenne et respecte les contraintes qui lui seront demandées dans son futur professionnel : ponctualité, concentration et sérieux. Mais l’idée est aussi de montrer que la récompense d’un travail épanouissant ne se limite pas au salaire. Un atelier réussi est un atelier où le jeune est fier de ce qu’il a construit ou accompli au sein du groupe. Les résultats se doivent donc d’être visibles par lui-même, par ses camarades de groupe et par le public. C’est selon moi l’apport le plus important de ce dispositif citoyen. Apprendre à faire partie d’un projet groupé, contribuer à sa réalisation et ce faisant se réaliser soi-même à travers les autres ».
Cet été, trois ateliers ont été proposés, répartis sur deux « chantiers ». Le premier proposait de repeindre et décorer le foyer. Aidés d’une plasticienne professionnelle, les jeunes ont ainsi égayé le foyer de motifs évoquant la nature, la mère ou encore l’environnement urbain, avec des couleurs vives, pour un résultat très réussi, aux dires des jeunes qui fréquentent le lieu. « Lorsque les jeunes reviennent au foyer sur des temps récréatifs, ils peuvent voir eux-mêmes que leur travail est à la fois réussi et apprécié, ce qui est bien-sûr valorisant explique Mélanie ».
Le second chantier, monté en partenariat avec le Planning familial, avait pour but de faire prendre conscience aux ados du sexisme omniprésent dans les publicités de tous crins, afin de créer, dans un deuxième temps, des affiches reprenant les procédés de communication des publicités pour mieux les détourner et en dénoncer les travers. Équipés de leurs appareils photos et de logiciels de montage, les ados se sont ainsi eux-mêmes mis en scène dans des compositions tordant le cou aux préjugés les plus représentés dans les pubs ou aux procédés grossiers d’objectivation des femmes. A la fin du chantier, une exposition des réalisations a été montrée à d’autres jeunes, suivi d’un débat sur la question. « Certains ados ont vraiment pris conscience de ce phénomène auquel ils n’avaient jamais jusqu’alors vraiment réfléchis, ce qui a entraîné d’autres questions, notamment sur les représentations des femmes dans nos sociétés et sur toutes les avancées qu’il reste à franchir en matière d’égalité des sexes.